Belgique : les tasers dans la panoplie playmobil ?

Actuellement, huit pistolets à impulsion électrique "tasers" sont utilisés par l’unité spéciale d’intervention de la police fédérale belge et trois par l’équipe d’assistance d’Anvers. Suite à la mort par balle policière d’un jeune homme de 25 ans à Putte le 2 octobre dernier, le président de la Commission pour la Police Locale, Dirk Van Nuffel, a demandé à la ministre de pouvoir étendre l’utilisation du taser.

La ministre de l’Intérieur, Annemie Turtelboom, a annoncé aujourd’hui qu’elle souhaite étudier l’opportunité pour la police de faire usage des tasers lors d’"interventions dangereuses", déclarant que "les chances de survie sont plus importantes lors de l’usage du taser".

Le taser est-il pour autant inoffensif ? Non, pas du tout. Les décharges électriques libérées bloquent le système nerveux et provoquent une paralysie momentanée. Elles ont été classées par l’Union Européenne parmi les armes susceptibles d’être utilisées pour infliger la torture. Au-delà de la douleur provoquée, le risque de mort est réel. Aux Etats-Unis, selon le rapport d’Amnesty International de décembre 2008, 334 personnes sont mortes après avoir été touchées par un Taser entre 2001 et août 2008. [1].

La Belgique va-t-elle entrer dans le club des 65 pays, dont les Etats-Unis, l’Argentine ou, près de chez nous, la France, qui utilisent déjà cette arme pour assurer "le maintien de l’ordre", notamment lors de manifestations ? Va-t-on assister, après les arrestations "préventives", à des "décharges préventives" ?

Sources : Gazet van Antwerpen et Belga, 07/10/2010