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Belgique : Un chômeur tabassé à l’ONEm

jeudi 3 juin 2010

Olivier B. est chômeur indemnisé depuis plusieurs années. Il a pourtant fondé en 2007 une ASBL de réinsertion par la formation à l’agriculture biologique [1], désirant de la sorte concilier valeurs personnelles et activité professionnelle. Durant quatre ans, il a dû faire face à une administration complexe. Fin 2009, un Arrêté Ministériel permet à l’ASBL d’obtenir les subsides de la Région Wallonne et du Fond Social Européen afin de démarrer ses activités et de créer, au passage, trois emplois.

Mais le démarrage a été retardé notamment, semble-t-il, à cause d’une certaine frilosité du Conseil d’Administration face à l’état d’esprit militant et pro-actif de son président. A l’heure actuelle, un nouvel Arrêté Ministériel permettant le report de l’activité est attendu. Et Olivier B. est toujours chômeur.

Le 6 mai dernier, comme le veut la loi, il se présente à son contrôle Onem, à Liège. Il a pris tous ses dossiers, s’installe devant le superviseur et commence à expliquer : les quatre années de travail bénévole, l’Arrêté Ministériel et les subsides attendus, les trois emplois à pourvoir et les 12 stagiaires à former...

Au bout d’une dizaine de minutes, le superviseur l’interrompt et déclare : « Ceci ne nous intéresse pas, Mr B. Qu’avez-vous vraiment entrepris comme recherche d’emploi ces derniers temps ? »

Quatre années de travail, une motivation, un projet balayés en une phrase. Olivier B. s’énerve un peu, en paroles uniquement. Il reste poli mais le ton monte : il ne peut dissimuler sa révolte et son sentiment d’injustice.

Alerté par les voix, un garde de sécurité employé par l’Onem fait irruption et se poste derrière Olivier B. à qui le superviseur demande de sortir. Il refuse, il veut défendre son dossier. Il est alors éjecté manu militari par le vigile, roulé par terre au milieu du couloir, devant les demandeurs d’emploi déconcertés, et frappé d’un coup de poing lui ouvrant l’arcade sourcilière.

Olivier B. a bien sûr déposé plainte à la police pour coups et blessures constatés par un médecin. Il doit à présent réunir les 75 euros nécessaires pour se constituer partie civile. Des témoins seront vraisembleblement entendus, certains ayant déclaré que les employés de l’Onem ont tenté d’influencer les personnes présentes en prétendant que Mr. B. s’était ouvert l’arcade tout seul.

En attendant, la date de son prochain contrôle de l’Onem lui a été signifiée.

Source  : "Bavure à l’Onem", David Nelissen, CEMAB/BXL INDYMEDIA, 31/05/2010

Voir en ligne : Un vigile tabasse un chômeur en pleine défense de son dossier.

Notes

[1"Les fleurs du bien", visant à la réinsertion de chômeurs et de minimexés par la formation aux métiers de l’agriculture biologique : lesfleursdubien2009@hotmail.com

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