Etats-Unis : les journalistes, des robots ?

Le rêve d’un cerveau malade ? Non, le journaliste robot existe bel et bien. Sa signature : "The Machine". Mais c’est un pseudo. Son vrai nom est StasMonkey. Spécialiste, pour le moment, des informations sportives, il sera bientôt appelé à d’autres tâches.
StasMonkey est un programme d’intelligence artificielle, mené par Infolab, le laboratoire de l’Université du Northwestern dans l’Illinois.

Il puise ses informations dans des milliers de tableaux statistiques et collecte en direct les phases de jeu minute par minute. En plus, il ne se trompe pas... "The Machine" arrive à pondre un article lisse et parfait, en utilisant aussi des bases de données d’expressions, de figures de style, de photos, et cela en deux secondes.
Ce journaliste est tellement parfait que, lors des creux de l’actualité, il enrichit lui-même sa base de données, pour s’accaparer le style de tel ou tel journaliste connu.
Bientôt, ses concepteurs lui promettent de l’avancement : il pourra traiter des informations boursières et financières. Et au sein du laboratoire universitaire, des équipes travaillent sur différents sujets : création de mini-journaux télévisés générés automatiquement sur internet, création de méta-articles enrichis de sources alternatives, etc.

Les méga-sociétés d’infomation doivent se réjouir de l’avenir qui se prépare pour le journalisme : StatsMonkey ne fera jamais grève pour revendiquer de meilleurs conditions de travail. Il n’écrira que ce que les gens attendent, au plus près de l’"opinion publique". Il est l’avenir des médias marchands et des communicateurs.

Au fait, il me semble vaguement que j’ai déjà rencontré StasMonkey...

Source : Rue89, Le Monde 9 mars 2010, et rtbf.info 11 mars 2010