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Janvier-mars 2009, Bruxelles : Des gueules noires aux précaires. Représentations du travail dans l’art

lundi 22 mars 2010

Des gueules noires aux précaires. Représentations du travail dans l’art

Cycle de 10 conférences. Par Laurent Courtens, historien de l’art / critique d’art

Lundi de 18 à 20 h

Janvier 11, 18, 25

Février 1er, 8, 22

Mars 1er, 8, 15, 22

Le travail continue à fonder notre société, à créer richesses matérielles et immatérielles. Il demeure un levier essentiel de réalisation personnelle, de socialisation, de rencontre, de créativité, en somme de culture. Or, aujourd’hui, sous le feu croisé du repli industriel, de la dérégulation, de la course à la rentabilité, des délocalisations, le travail subit de fortes pressions. Nié pour une masse croissante de chômeurs, bradé à des foules de « précaires », il constitue une source de souffrance pour une quantité croissante d’actifs.
Comment l’art actuel peut-il rendre compte de ces mutations ? Est –il à même d’exprimer la réalité du travail à l’ère du « précariat » ? Est-il en mesure d’influencer cette réalité ?

Pour aborder ces questions, on proposera une archéologie de la représentation du travail depuis le milieu du XIXe siècle, période où les réalistes inscrivent au fronton de l’art, la condition, l’action et le potentiel du prolétariat industriel. Celui-ci, depuis lors, a trouvé ses expressions les plus puissantes, les plus dignes, dans le constructivisme soviétique, le muralisme mexicain, le réalisme de Léger. Dans les années 1960, il a servi de vivier à des nouvelles expressions cinématographiques.

Mais le supposé déclin du travail, ses métamorphoses, son éclatement, génèrent aujourd’hui de nouvelles formes, de nouvelles problématiques, de nouvelles positions. On le vérifiera notamment avec Alain Bernardini, Jeremy Deller, Cao Fei, Andreas Gursky, Jean-Luc Moulène, Allan Sekula, Santiago Sierra et bien d’autres…

Où ? À l’Iselp, Bd de Waterloo, 31. 1000 Bruxelles http://www.iselp.b

Renseignements ? 02/504.80.70 - iselp@iselp.be – 0479/28.35.30 – l.courtens@iselp.be

Inscription ? Sur place

Combien ? Pour les dix séances - Tarif plein : 60 € / âge d’or et enseignants : 50 € / étudiants et demandeurs d’emploi : 40 €. Prix unique par séance : 6 €

Une adhésion à l’Iselp de 12, 50 € est préalable à toute inscription aux cycles de cours.

Sommaire des six premières séances

Le cours tentera d’établir une généalogie de la représentation du travail dans l’art du XIXe siècle jusque aujourd’hui, donc depuis l’industrialisation jusqu’à la mondialisation, depuis l’émergence du travail jusqu’aux charges répétées qu’il continue à subir à l’ère du néolibéralisme.

Cours 1 et 2 (lundi 11 et 18 janvier) : Le travail aujourd’hui

Ces deux premières séances entendent délimiter les enjeux d’une approche artistique du travail aujourd’hui, c’est-à-dire établir et illustrer la place que continue à occuper le travail dans notre société. Place qui demeure centrale, mais engage un renforcement constant de la souffrance et de l’exploitation (à l’opposé donc de toutes les thèses diagnostiquant une “fin du travail”, la “société des loisirs”...). Cette centralité une fois établie devrait donner toute sa portée et son actualité à l’examen historique des approches artistiques du travail.

L’exposé s’appuiera autant sur des données statistiques et sociologiques que psychologiques (les travaux du psychiatre Christophe Dejours).
Il recourra aussi aux ressources de films documentaires anciens et récents, anticipant de la sorte sur un volet important du cycle : l’approche documentaire aujourd’hui, comme prolongement du réalisme.

Ces films sont : Manufacturated Landscapes (Jenifer Baichwal, 2006), Le 1er mai à Saint-Nazaire (Marcel Trillat et Hubert Knapp, 1967), Les prolos (Marcel Trillat, 2003), Attention danger travail (Pierre Carles , Christophe Coello et Stéphane Goxe, 2003) et A bientôt j’espère (Chris Marker et Mario Marret, 1968).

Cours 3 – Un spectre hante la peinture (lundi 25 janvier)

L’émergence du travail dans l’art : Courbet – Meunier / réalisme et naturalisme

Cours 4 – La mine : Borinage 33 – 59 – 99 (lundi 1er février)

Dans le prolongement de Meunier, on explorera la veine de la Mine et des mineurs pour aborder Misère au Borinage (Henri Storck et Joris Ivens, 1933), Déjà s’envole la fleur maigre (Paul Meyer, 1960), l’enquête photographie de Jeanloup Sieff Borinage 1959 et le film de Patric Jean Lettre à Henri Storck. Ce parcours devrait nous permettre d’évaluer les changements d’approche au regard d’une Région et d’une Condition.

Cours 5 et 6 - En surface : ascension et triomphe (années 30 > 60) (lundi 8 et 22 février)

A partir de Misère au Borinage, on examinera aussi la question du réalisme telle qu’elle se pose et s’affirme dans les années 1920-30, en URSS, au Mexique, en France et en Allemagne (Malevitch, Rodchenko, Deïnika, Eisenstein, Dziga Vertov... / DA Siqueiros, Diego Rivera, Orozco / Otto Dix, George Grosz, George Brecht / Fernand Léger, Aragon, Marcel Gromaire, Frans Masereel...)

Cours 7 : repli et survivance (années 60-70) (lundi 1er mars)

Alors que les années 1950-60 semblent sonner l’heure du réalisme, des survivances (résistances ?) s’obstinent : Fernand Léger, Yuksel Arslan, Figuration narrative. Surtout le support cinématographique s’avère le plus à même pour faire écho aux agitations des usines en 1967-68. Ce sont, de manière exemplative, les groupes Medvekine animés entre autre spar Chris Marker et Jean-Luc Godard

Cours 8 – 9 – 10 : réaffirmation (années 90-2000) (8, 15 et ... 22 mars)

Ces trois cours tenteront (!) de ramasser les orientations contemporaines autour de quatre figures symptomatiques :

Jean-Luc Moulène (photographe) comme modèle de réaffirmation de la mémoire ouvrière. On l’associera à Jeremy Deller.
Allan Sekula autour duquel on regroupera la nébuleuse documentaire
Cao Fei comme figure d’affirmation de la subjectivité (avec Alain Bernardini et Nicolas Frize)
Santiago Sierra comme posture offensive et cynque (il voisinera Julien Prévieux)

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