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Dossier services publics

Dès 2013, une nouvelle RTBF ?

mardi 11 décembre 2012, par Bernard Hennebert

Dans le cadre de son numéro consacré aux services publics, le JIM a demandé à Bernard Hennebert, journaliste et auteurs de plusieurs ouvrages sur la RTBF, de faire un état des lieux de notre radio-télévision publique. Soulignant l’importance de défendre la RTBF en tant que service public, dans l’intérêt premier de l’usager, il revient sur certaines questions essentielles telles que l’audimat (quel doit être l’objectif d’un service public, quel doit être le public visé ?), la publicité, le rôle des syndicats et des usagers. Il dénonce également, partant notamment de sa propre expérience, le mépris de la direction pour le dialogue avec le public et présente certaines propositions en matière de médiation mais aussi d’actions concrètes à mener.

Lorsqu’on publie un dossier sur nos services publics, il est bien rare qu’un chapitre entier y soit consacré à la RTBF.
Un peu comme si notre audiovisuel public était un sujet à part. Peut-être aussi une thématique moins vitale ou sur laquelle on n’a pas vraiment prise.

Et pourtant, à l’inverse de l’école ou de l’université, la télé contribue à notre (dé)formation mentale, de notre naissance jusqu’à notre dernier souffle.
Avec, en 2010, une moyenne de visionnement de 3H46 par jour, par habitant belge francophone, nos amis flamands étant moins dépendants (3H06 par jour).
À l’inverse de ce que l’on pensait, la consommation TV continue à se développer malgré l’omniprésence d’internet. En fait, c’est l’ensemble des écrans qui nous submerge de plus en plus, et nous éloigne physiquement de la vie « collective ».

Externaliser la médiation

Au contraire, considérer que la RTBF est un service public comme les autres pourrait renforcer, dans certains cas, les droits de ses usagers.

Exemple : elle possède une cellule de médiation que, hélas, elle gère bien souvent comme un service de communication.
Celle-ci est obligée, en ce qui concerne uniquement vos « plaintes » ou vos « demandes d’information » écrites, de vous répondre dans les trente jours ouvrables et de manière circonstancée. [1]

Or, tout le problème réside dans la définition du mot « médiation » non explicitée dans le texte du contrat de gestion. La RTBF lui donne un sens des plus restreints.
C’est là qu’une comparaison avec ce qui se passe, en terme de médiation dans d’autres services publics (et, notamment, l’externalisation de la médiation), devrait renforcer, sur ce point, la mission ertébéenne tant aseptisée.

C’est pourquoi, lors de mon audition au Parlement, le 16 mai 2012, j’ai émis la proposition suivante : « (...) La médiation externe est en général plus productive que la médiation interne. Il est irréaliste de demander à la RTBF d’avoir la distance et le recul nécessaire pour animer son propre service de médiation et de réaliser régulièrement des émissions sur cette thématique, tant en radio qu’en télévision et sur internet. Ceci plaide pour que la médiation à la RTBF soit désormais assurée par un service externe à celle-ci. Le Médiateur de la Fédération Wallonie-Bruxelles pourrait coordonner la médiation de la RTBF : à la fois le traitement des plaintes, mais aussi la réalisation des émissions consacrées à la médiation. Que le personnel qui aborde actuellement ces tâches, s’il est performant par rapport à l’objectif "médiation", poursuive son travail, mais en étant détaché de l’autorité de la direction de la RTBF(...)  » .
 [2]

Pourquoi pas un « panel citoyen » ?

Si, dans d’autres services publics, on tente de restreindre l’accès des usagers de peur que les budgets ne flambent, c’est l’inverse à la RTBF : davantage de monde lit (le site internet), regarde ou écoute, et plus la direction du diffuseur, le personnel politique et les journalistes de la presse écrite semblent heureux.

Ceci pose la problématique de l’audience et surtout de l’évaluation de service public : a-t-il bien rempli sa mission ?

Sur ce thème, je me permettrais d’aller à contre courant : je ne pense pas que la RTBF doit être suivie nécessairement par le plus grand nombre absolu d’auditeurs ou de téléspectateurs. Ceci ne signifie aucunement qu’elle ne doit pas se soucier de l’audience. Mais quelle audience ? C’est là que doit surgir le questionnement fondamental.

À l’inverse des chaînes privées, je pense que le service public doit se soucier non pas du plus large auditoire possible, mais bien de publics minoritaires : le « monde social », les enfants, les sourds et malentendants, les seniors, les « culturels », les parents et éducateurs, etc.

Au moment où la RTBF est financée à plus de 80% par la dotation et d’autres rentrées publiques (par exemple , le financement complémentaire pour « Arte Belgique »), sa finalité n’est pas de plaire au plus grand nombre (et peut-être même pas à moi-même, et à mes lubbies ou à mes centres d’intérêt personnels) mais bien d’être au service d’une évolution concrète « en faveur du bien commun » en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Qui définit ces objectifs ou ces publics prioritaires ? Les élus. C’est leur travail, et pas en sous-main, mais uniquement dans la rédaction du texte du contrat de gestion qui se réactualise et se renégocie tous les cinq ans.

Si, en Fédération Wallonie-Bruxelles, on constatait que de plus en plus de parents ne parvenaient plus à bien éduquer les enfants, il serait judicieux de créer un rendez-vous régulier au prime-time de la RTBF pour permettre à ceux-ci mais aussi aux enseignants, aux responsables de mouvements de jeunesse, etc., de s’initier et de débattre de tel ou tel aspect de leur mission éducative.
Dans ce cas-là, l’évaluation de la pertinence du service public ne se ferait pas en chiffres absolus d’audience ou de parts de marché, mais il conviendrait plutôt d’être attentif à deux points :

  1. au nombre de personnes touchées au sein du sous-public concerné (audience spécifique),
  2. au fait que ce public a été satisfait ou pas par le contenu même de ce programme (qualimat).

Bien entendu, pareil objectif ne peut s’envisager que dans le cas de figure d’une RTBF sans publicité, ni sponsoring.
Il est, en effet, probable que les annonceurs qui financent 20% environ du budget de la RTBF influencent... non pas 20% mais bien 80% de la programmation de celle-ci, et tout particulièrement aux heures de grande écoute.

Démonstration : en février 2012, à l’occasion du 10ème anniversaire de la nomination de Jean-Paul Philippot à la tête de la RTBF, j’ai analysé quelle était l’évolution concrète du prime-time télé de « La Une » durant cette décennie [3].

Principal (et problématique) résultat de cette enquête : on est passé de cinq soirées/semaine qui proposaient des émissions fortement liées à l’information (L’Ecran Témoin, Faits Divers, Autant Savoir, L’Hebdo, Le Jardin Extraordinaire, etc.) à deux soirées/semaine (Questions à la Une, Le Jardin Extraordinaire), la mission de délassement étant de plus en plus favorisée par les autres soirées (films grand public en version doublée, séries, programmes « paillettes »).

Il faut être plus nuancé : les publicitaires (et la RMB, la régie publicitaire de la RTBF, également présidée par Jean-Paul Philippot ... vive la confusion des rôles !) ne cherchent pas uniquement à atteindre le plus grand nombre de téléspectateurs. Ils privilégient aussi des cibles précises. L’un de leurs publics chouchou est constitué par une population de jeunes, surtout pas pauvres, et qui changent rapidement leurs habitudes de consommation. Cette dernière caractéristique est essentielle pour que la perception du message publicitaire soit suivie d’effets concrets .

Voilà pourquoi le public « senior » si friand de la RTBF est tellement peu pris en compte lors de l’élaboration des grilles aux heures de grande écoute. Il est totalement ignoré à l’heure des bilans où l’on préfère ne parler que de rajeunissement de l’audience grâce, par exemple, à l’effet « The Voice ».
Un service public plus authentique ne s’intéresserait-il pas, et aux jeunes, et à leurs aînés ?

À côté de l’audimat (CIM) que la RTBF cofinance et qui est censé indiquer le nombre de postes branchés sur telle ou telle de ses émissions (on ne sait même pas évaluer combien de personnes sont à la cuisine, dans la chambre à coucher ou à la salle de bain pendant que le poste reste allumé au salon !), la RTBF est obligée de faire réaliser au moins une fois par an des études plus qualitatives : le public a-t-il apprécié ou non les programmes diffusés ?
Alors que le service public communique frénétiquement sur certains résultats de l’audimat, ce n’est guère le cas pour ceux de ce « qualimat », et même les parlementaires n’ont pas droit à les découvrir intégralement. Il conviendrait donc que le contrat de gestion prévoit que la RTBF doive faire la promotion, tant auprès des parlementaires que du public, de l’ensemble des résultats, et non d’un résumé (souvent auto-louangeur), de ses études qualitatives.

Autre proposition : mettre en place un « panel citoyen » annuel, comme celui du G1000 coorganisé par la Fondation pour les Générations Futures (FGF), le 11 novembre 2011, mais le prévoir de taille plus adaptée.

Le « qualimat » n’a qu’un intérêt limité. En effet, à quoi bon tirer au sort des téléspectateurs et leur demander ce qu’ils pensent de la télévision ? N’en connaissant ni les coulisses, ni les objectifs, ils peuvent difficilement ne pas relayer de manière inconsciente les mots d’ordre ou les commentaires des « maîtres de l’audiovisuel ».

Il serait plus significatif dès lors de choisir au hasard un échantillon relativement limité de citoyens. Ceux-ci recevraient une information équilibrée sur le fonctionnement et les enjeux du secteur d’activité à propos duquel ils sont censés s’exprimer. Au cours de cette « formation », les candidats pourraient choisir d’auditionner tel ou tel « spécialiste/témoin » de leur choix. Pendant leur délibération, ils seraient amenés à confronter leurs différents points de vue pour tenter de s’accorder sur un « avis de recommandation ». Celui-ci serait très utile pour imaginer l’évolution du contenu des programmes du service public.

Concernant la suppression de la publicité et du sponsoring à la RTBF, il faut évidemment avoir une attitude responsable et, à l’inverse du MR (qui ne s’est prononcé que pour une simple suppression de la pub ertébéenne), il convient de renforcer en même temps le service public par la recherche de financements alternatifs complémentaires.
Des propositions concrètes ont été présentées à plusieurs reprises. Elles sont clairement énoncées dans la carte blanche « RTBF sans pub : viable et vivifiant », publiée par « Le Soir » du 15 juillet 2009, que j’ai consignée avec Jean Cornil (alors député fédéral PS), Claire Scohier (Inter-Environnement Bruxelles) et Jacques Liesenborghs (ex sénateur ECOLO, ancien vice-président de la RTBF). [4]

Syndicats et marchands de tapis

Qui dit « service public », dit personnel, syndicats, etc.

Soutenant les droits des usagers de la RTBF, il me semble important de revendiquer que l’emploi n’est pas une finalité du service public, mais un moyen pour atteindre les objectifs de celui-ci, ce qui est parfois fort différent.

Ainsi, l’idée suivante, si rarement reprise dans la presse traditionnelle, apparaîtra sacrilège aux uns, et d’une logique limpide à d’autres.
Il s’agit de la conclusion que le (très) regretté Marc Moulin a donné à la préface de mon avant-dernier livre traitant de la RTBF, « Il faut sauver la RTBF ». [5]

« ...Il faut donc sauver la RTBF, et qu’elle fasse retour au non-marchand, qui est son lieu de naissance et sa maison. Ce n’est pas utopique. Cela consistera à supprimer des programmes que seule la pub a fait naître, et des personnels et moyens que seule la pub a engagés (...) ». [6]

Les syndicats de la RTBF ont rarement été visionnaires par rapport à la défense des droits des auditeurs et des téléspectateurs. Vous me répondrez que ce n’est pas leur priorité « naturelle ». Effectivement, mais il arrive que les intérêts du personnel et des usagers du service public convergent. Et là, parfois, ils sont également ignorés, simplement pour favoriser des rentrées économiques.

Ainsi, on n’a guère vu les forces syndicales de la RTBF - elles qui favorisent tant de grèves qui nous permettent de retrouver des programmations musicales de qualité ininterrompues (sauf, désormais, par la pub) sur les radios - faire bloc pour empêcher le vote des textes légaux qui autorisent les « placements de produits ». Quand on sait que ceux-ci ne sont exclus que dans les programmes pour enfants et les journaux télévisés... Même pas dans les autres émissions d’information (Questions à la Une, par exemple) !
Alors qu’en France, ils ne sont tolérés que dans les fictions et les clips musicaux.

Or, ce type de publicité qui se retrouve dans les émissions elles-mêmes (et donc, le public ne peut plus zapper) transforme l’animateur ou le journaliste, le travailleur ertébéen, en « marchand de tapis » pour le long terme. Il s’agit d’une réelle déqualification de la fonction même, de la nature de l’employé, précaire ou pas, médiatique. [7]

La RTBF de Philippot méprise le dialogue avec le public

Au cours de ce mois de novembre 2012, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles devra amender et approuver le prochain contrat de gestion 2013 de notre service public de l’audiovisuel actuellement négocié, pour les 5 ans à venir, par la RTBF et la ministre Fadila Laanan.

À l’inverse de ce qui se pratiquait autrefois, le vaste public n’a pratiquement pas été informé, ni associé à l’élaboration de ce texte. Lors de mon audition, j’ai détaillé ainsi ce fait aux parlementaires :

« (...) Nous devons constater que la RTBF et les décideurs politiques associent de moins en moins les destinataires de la RTBF, c’est-à-dire le public, à l’élaboration de l’avenir de leur service public, via une réflexion collective sur le futur contrat de gestion.

Ni les services du Parlement, ni la RTBF n’ont annoncé au public dans quels délais il pouvait introduire une demande pour être auditionné auprès de vous. Est-il vraiment judicieux de tenter ainsi de se passer de l’avis des usagers ? Qui donc apportera certaines idées novatrices pour vivifier notre service public ?

C’est sur le Net que de plus en plus de citoyens, et principalement des jeunes, retrouvent goût à réfléchir à notre audiovisuel. Et pourtant vous n’avez pas accepté d’auditionner le groupe facebook leader de cette réflexion, le collectif RTBF89. La plate-forme associative VAP ! [8]que vous connaissez bien a essuyé le même refus. Bien entendu, vous leur avez proposé de vous envoyer une contribution écrite. Est-ce suffisant ? (...)

Mais le pire revient à la direction de la RTBF. Du temps des administrateurs généraux qui précédèrent Jean-Paul Philippot, l’on tentait d’y construire avec le public l’avenir du service public. Je vous rappelle que Christian Druitte a programmé, en pleine négociation du contrat de gestion, le 2 mai 2001, un vrai direct de plus de deux heures au prime-time sur « La Deux » animé par Jean-Jacques Jespers, ce qui a permis à une petite vingtaine d’interlocuteurs d’aborder l’avenir ertébéen : 9 membres de la RTBF, 4 personnalités politiques, 3 « spécialistes » et 3 représentants de la société civile.

Ce qui était possible ne l’est plus désormais. Actuellement, c’est le silence sur les antennes de la RTBF. Quel manque d’estime et de confiance pour le public. Quel mépris.
On comprendrait tout-à-fait que RTL TVI agisse ainsi, puisque cette chaîne est celle du commerce et de ses actionnaires. Mais la RTBF ! (...)
 ».

Confirmation, s’il le fallait encore : le 25 mai 2012, « Intermédias » (l’émission dite de médiation) proposait en télévision, sur « La Deux » (dans un créneau de faible écoute) quarante minutes consacrées à la présentation de la négociation du contrat de gestion 2013. L’invité « fil rouge » était Jean-Paul Philippot, l’administrateur général.
Dès le début de l’émission, Thierry Bellefroid annonça qu’exceptionnellement il ne s’inspirerait ni des courriers, ni des courriels des téléspectateurs. [9]

On n’est jamais si bien servi que par soi-même : le seul invité en plateau qui pourra interroger Mr Philippot sera le représentant des journalistes maison. Aucune des questions (et sous-questions) que posent publiquement et régulièrement des représentants du public ne seront abordées.

Malgré tant d’obstacles, diverses poches de résistance continuent d’exister. En voici les principales.

  1. « La Libre » a publié, le 10 mai 2012, une « carte blanche » qui prône une meilleure prise en compte des questions d’éducation dans les médias de service public et, à travers eux, dans la société. [10]
    Après publication, les signataires de ce texte ont reçu plusieurs réactions de la direction de la RTBF et du monde politique. Pour eux, une lecture attentive de ces réponses ne laisse aucun doute : « Il s’agit, hélas, du refus de prendre en considération le cœur de nos revendications : la création de magazines « grand public », en télévision et en radio, programmés mensuellement à des heures de grande écoute. Avec plus ou moins de diplomatie, avec plus ou moins d’indépendance par rapport à la doxa de la RTBF, l’orientation est claire et répétée : dilution des questions éducatives dans les nouveaux médias et dans des partenariats avec les secteurs de l’enseignement. Cela ne semble pas répondre à notre souci ». Sur cette thématique s’est également positionnée la Cgé (ChanGements pour l’égalité), un mouvement sociopédagogique reconnu par l’éducation permanente en Fédération Wallonie-Bruxelles. [11]
  2. Une vingtaine d’associations soutiennent une proposition novatrice initiée par le « Conseil de la Jeunesse » et « RTBF89 ». Ces nombreux signataires prônent à terme la suppression totale de la publicité à la RTBF. Mais, eux, ils osent proposer la négociation et mettre de l’eau dans leur vin (à l’inverse de la majorité actuelle et de la RTBF qui campent sur leur obsession : maintenir coûte que coûte la présence actuelle de la pub qui s’est pourtant accrue de façon exponentielle au cours de ces dix dernières années). La proposition ? Il faut choisir un biais par où commencer le désengorgement. Ils prônent que, dès janvier 2013, tous les mercredis soient des journées entières, sur tous les médias de la RTBF, sans publicité, ni sponsoring. Dans leur proposition, ils prévoient des financements pour atténuer le manque à gagner financier qui serait ainsi occasionné. [12]
  3. Le 4 juin 2012, « RTBF89 » a publié les recommandations écrites qu’elle a transmises au Parlement.
    Ce groupe d’usagers s’y définit ainsi : « Le collectif « RTBF89 », qui regroupe des téléspectateurs et auditeurs de la RTBF attentifs et soucieux de la spécificité du service public, s’est constitué il y a environ un an et demi, à la faveur de l’émergence des réseaux sociaux. Il regroupe à ce jour plus de 300 membres sur sa page Facebook. Des discussions presque quotidiennes sur les programmes de la RTBF, la manière de les traiter, tant sur la forme que sur le fond, les missions du service public et son évolution au fil du temps, nous ont amenés à faire des constats qui, bien souvent, rejoignent ceux que l’on peut lire, tantôt de la part d’observateurs extérieurs des médias, tantôt d’anciens de la profession dont la parole s’est libérée, et qui nous confortent dans notre analyse (...) ». [13]
  4. Mes dix propositions présentées lors de mon audition auprès des parlementaires :
    http://www.consoloisirs.be/textes/120516auditionparlement.html

Et vous ?

Nous voilà dans la dernière ligne droite.
Il est très important de faire pression auprès des membres du gouvernement qui devront se prononcer tout prochainement (PS, CDH et ECOLO).
 [14]

- Monsieur Rudy Demotte, Ministre-Président de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles : rudy.demotte@gov.cfwb.be
- Monsieur Jean-Marc Nollet, Vice-Président et Ministre du Développement durable, de la Fonction publique, de l’Energie, du Logement et de la Recherche : jean-marc.nollet@ecolo.be
- Madame Fadila Laanan, Ministre de la Culture, de l’Audiovisuel, de la Santé et de l’Égalité des chances : info.laanan@cfwb.be
- Madame Marie-Dominique Simonet, Ministre de l’Enseignement obligatoire et de Promotion sociale : marie-dominique.simonet@cfwb.be
- Madame Evelyne Huytebroeck, Ministre de la Jeunesse, de l’Aide à la Jeunesse, de l’Adoption et de l’Aide aux détenus : info@huytebroeck.irisnet.be

La situation semble quasi désespérée, comme en témoigne ce texte publié en octobre 2012 par l’un des plus grands spécialistes en la matière, Jacques Liesenborghs. [15]

Voilà , un peu en guise de conclusion heureuse, un courrier parmi d’autres qui a été adressé au cours du mois d’octobre 2012 aux membres du Gouvernement. Il s’agit d’une lettre que Christine Bika m’a permis de rendre publique. Cette Liégeoise est fonctionnaire et, de façon bénévole, a assuré pendant plusieurs années la présidence belge d’Amnesty Intenational.
Cette publication vous permettra de découvrir le type de réactions qui parviennent – parfois - au monde politique, à propos de la RTBF.

« (...) Je sais que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles devra amender et approuver le prochain contrat de gestion 2013 actuellement négocié, pour les 5 ans à venir, par la RTBF et la ministre de l’audiovisuel Fadila Laanan.
Spectatrice de la RTBF depuis de nombreuses années, je suis frappée par un important déficit en qualité des émissions de notre service public. Sensationnalisme, faits divers, on a quelquefois l’impression d’assister, en regardant le journal télévisé de la Une, à une version filmée de la Dernière Heure. La comparaison, ensuite, avec le journal télévisé de NL1, programmé à 20 heures, est édifiante.
Cette télévision, je contribue à la payer par mes impôts. Depuis longtemps, elle ne joue plus son rôle d’éducation permanente (Qu’ai-je lu ? Que « C’est du belge » est classé dans les émission d’éducation permanente ?) et la publicité influence tellement les contenus des émissions qu’elle les a modifiés, conduisant la programmation à ne plus être que le vecteur qui amènera les « cerveaux disponibles » à la regarder ... Je lis, page 18 du projet de contrat de gestion « La RTBF se doit de jouer un rôle pionnier dans le domaine de l’éthique, en particulier pour l’information. » Pensant à la couverture de la libération de Michelle Martin l’été dernier, cela ne me fait même plus sourire.
Aussi, je souhaite insister auprès de vous pour que :
- la publicité soit retirée du service public ;
- que des questions aussi importantes que l’éducation et la solidarité internationale fassent l’objet de magazines réguliers ;
- que cesse l’approche « faits divers » et la dictature de l’audimat ;
- que soient programmés de vrais débats politiques, régulés par des professionnels, journalistes et animateurs, où les participants ne se conduisent pas comme des pugilistes ;
- qu’un service de médiation efficace et indépendant soit mis en place.

J’aspire, comme bon nombre de mes concitoyens, à une information moins spectaculaire, plus fouillée, une "approche citoyenne et non marchande". Je vous prie de recevoir l’expression de ma meilleure considération (...) ».

Bernard Hennebert,

- Coordinateur de http://www.consoloisirs.be/index.html

- Auteur de quatre livres qui traitent de la RTBF,
dont « RTBF, le désamour » (2012 – Couleur Livres).

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