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Une présentation des Comités action contre l’Austérité en Europe

Ceci n’est pas une crise... c’est un hold up.

S’organiser dans l’unité contre l’austérité

jeudi 1er novembre 2012, par Toi et moi

La résistance contre l’austérité pousse des militants à converger leurs efforts et à mieux s’organiser. Une présentation des Comités d’action contre l’Austérité en Europe.

S’attaquer aux protections sociales, privatiser les services publics, allonger la carrière en baissant le salaire, diminuer les allocations sociales, supprimer l’indexation des salaires... tel est le menu que l’Union Européenne nous sert avec la complicité des gouvernements nationaux et dans le déni du minimum démocratique [1]. Cette attaque frontale est distillée à dose variée en fonction des pays et des rapports de force [2]. Afin de restaurer leurs profits et prenant prétexte de la crise économique et du remboursement de la dette publique, les capitalistes cherchent à asséner un coup fatal aux droits issus des conquêtes sociales du mouvement ouvrier. Les plans d’ajustement structurel, utilisés hier pour étrangler les pays en développement, s’appliquent aujourd’hui aux peuples européens. Ils ont beaucoup d’atouts de leur côté : l’argent, la police, les médias dominants. Les travailleurs ont aussi des atouts : leur nombre, leur capacité de bloquer l’économie comme seuls producteurs de richesse, leur colère et leur potentiel d’organisation.

Au sein des Comités action contre l’Austérité en Europe (CAE), se retrouvent des femmes et des hommes, militants syndicaux, associatifs, Indignés, des citoyens révoltés persuadés qu’il faut agir. Les CAE œuvrent, à leur échelle, à la construction d’un front unitaire de résistance. Les revendications des CAE sont centrées sur la nécessité d’une convergence des luttes au niveau européen, d’un plan d’actions construit démocratiquement dans la perspective d’une grève générale européenne, seule à même de balancer le rapport de force en faveur des travailleur/ses. Lorsque le quartier va être rasé, que les bulldozers sont prêts à démarrer pour démolir, l’essentiel va à la résistance, tous ensemble, pas à la consultation d’un architecte pour dessiner les plans du prochain quartier. Pour cela et pour éviter de nous diviser avant même d’avoir lutté ensemble, le projet politique des CAE est clairement anticapitaliste, antisexiste et antiraciste. Notre point de départ est que les travailleurs, les jeunes ne doivent en aucun cas payer pour la crise qu’ils n’ont pas provoqué. L’ennemi y est explicitement nommé : les détenteurs de capitaux et des politiciens à leur solde. Face à eux, les Comités prônent et agissent pour la mobilisation de masse dans le champ économique.

Bandeau CAE

Les Comités se sont créés fin mars 2011 après la rupture du front commun syndical lors d’une manifestation organisée contre le sommet européen qui avalisait le pacte pour l’Euro. Des militants des deux syndicats (FGTB et CSC) ont réagi face à la division de leurs directions respectives et à la faiblesse de la réponse syndicale aux attaques européennes. Le "Sixpack", paquet législatif légiférant l’austérité, était alors encore en discussion et les CAE ont participé à la dénonciation de ces textes notamment en bloquant un train de parlementaires européens [3]. Le mouvement des Indignés est né en mai 2011. Des contacts se sont rapidement créés avec les Indignés en Belgique et lors de leur journée mondiale en octobre, les CAE ont organisé un meeting de 150 syndicalistes et Indignés sur la résistance à l’austérité avant de rejoindre leur manifestation. En janvier 2012, les Comités ont dénoncé les mesures anti-chômeurs en occupant un bureau de l’ONEm [4] et un mois plus tard, c’est le dénigrement de la grève générale par des médias publics qui nous a mobilisés devant les bâtiments de la RTBF ! Diverses actions de solidarité avec les peuples en lutte ont été organisées ainsi qu’une contestation du caractère uniquement festif du premier mai.

Les Comités se structurent progressivement, de manière ouverte et souple. Ils s’organisent sur une base locale pour permettre de créer une réelle solidarité de proximité avec les différentes luttes en cours et pour faire un travail de terrain. Les Comités locaux ont une grande autonomie. Ils sont représentés au sein de la coordination qui organise les assemblées générales. Les AG sont le lieu de décision pour les actions et stratégies nationales. Des liens se tissent avec des militants français, des grévistes grecs, des organisations anglaises...

Le 11 octobre, les Comités organisent un rassemblement contre le « banquet des riches » [5]. Autour d’un séminaire et d’un gala, « Friends of Europe » rassemblent de gros patrons et de hautes pointures politiques européennes, histoire que les détenteurs de capitaux dictent quelques politiques antisociales permettant d’accroître leurs profits. Cette action sera l’occasion de lancer une campagne contre l’austérité pour mettre en exergue le lien entre les décisions des institutions européennes et la dégradation du quotidien des gens et pour appeler à la mobilisation. Les travailleur/ses ne sont pas coupables ni responsables de la crise. Ils n’ont pas à en payer le moindre euro. Mais la justice et l’égalité ne tombent pas du ciel, il faut se battre pour les obtenir. L’histoire le prouve, l’avenir aussi.

Toi et moi

militants actifs des CAE

Retrouvez les CAE sur www.comitesactioneurope.net

Quelques vidéos de nos activités :

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