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Belgique : Quel jeu joue l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE) ?

jeudi 28 octobre 2010

[*Communiqué de presse du Collectif Dé-Mobilisation.*]

Quel jeu joue l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE) ?

L’IBGE réagissait récemment aux interrogations du bourgmestre de la commune
d’Auderghem concernant les énormes différences dans les mesures des niveaux
de radiations non-ionisantes générées par les antennes de téléphonie mobile
placées sur sa commune. Là où la commune et l’Institut Belge des Postes et
Télécommunications (IBPT, organisme compétent avant l’entrée en vigueur de
la norme régionale) mesuraient des taux dépassant largement la norme
bruxelloise de 3 Volt par mètre (3,2V/m, 4,8V/m, jusqu’à 9,6V/m !), l’IBGE
mesure des niveaux de 0,2V/m ou 0,4V/m. Dans un reportage de Télé-Bruxelles
diffusé le 6 octobre 2010, un responsable de l’IBGE signalait que le mode de
calcul avait changé, ce qui est bien entendu totalement malhonnête envers le
travail du Parlement Bruxellois [1].

En effet, l’ordonnance bruxelloise en matière de niveau de radiation
d’ondes non-ionisantes, est née d’un consensus réalisé au sein du Parlement,
dont les discussions se basaient sur le mode de calcul utilisé par l’IBPT.
Bien entendu si, comme dans d’autres régions du monde, les mesures sont
prises durant 24h, puis ensuite exprimées en moyenne, les pics d’émission
des heures de journée sont totalement atténués et noyés lors du calcul. Le
chiffre obtenu n’exprime donc nullement à quels niveaux de radiation est
soumise la population.

Rappelons par ailleurs que la norme de 3V/m n’apporte aucune solution aux
victimes des opérateurs de téléphonie mobile, qui souffrent de l’exposition
à ces rayonnements à des niveaux bien plus bas. Le monde associatif, suivant
en cela des rapports scientifiques et médicaux, préconise une norme de
0,6V/m, qui pourrait être intermédiaire vers une norme encore inférieure
respectant la santé de tous aujourd’hui, et jouant la carte de la précaution
pour l’avenir.

Nous apprenons dans l’édition du 15 octobre du journal Le Soir (’Chasseurs
d’ondes dans le brouillard électromagnétique’, article de Michel de
Muelenaere) que le moratoire sur l’installation de nouvelles antennes par
les opérateurs est à présent levé. Un agent de l’IBGE expose que les
nouvelles demandes de permis vont bientôt arriver et que 10 à 15% de sites
émetteurs en plus vont sans doute s’avérer nécessaires, il ajoute : « Mais
plus d’antennes moins puissantes signifient une meilleure couverture et
moins d’exposition ». Ce type de raisonnement ne tient compte que des envies
et intérêts des opérateurs et nullement de la Santé Publique. Il est évident
que plus d’antennes signifient plus de gens très proches de ces antennes. Et
lorsque des individus développent les symptômes d’électrosensibilité à des
puissances situées bien en-dessous d’1V/m, il est évident que plus
d’antennes ne règle en rien leurs situations. En annexe vous trouverez un
document expliquant l’absurdité des propos de l’agent de l’organisme public
de gestion de l’environnement à Bruxelles :

« Pourquoi 3 V/m est un pseudo-progrès » [2]

Nous terminerons en évoquant les autres technologies sans fil, non
concernées par la norme bruxelloise récemment entrée en vigueur. Cette norme
ne tient en effet nullement compte des téléphones DECT et des bornes WI-FI,
qui se multiplient de jour en jour dans les espaces publics (bibliothèques,
universités, hôpitaux...) et privés (lieux de travail, logements), dont les
rayonnements se cumulent avec ceux de la téléphonie mobile GSM. Les ondes
électromagnétiques générées par ces systèmes, de fréquences encore plus
élevée que les 900 Méga-Hertz utilisées par les GSM, rendent la vie
totalement impossible aux victimes des technologies sans fil, qui doivent
supporter partout les effets sur leur organisme, y compris dans leur
logement puisque les rayonnements traversent toute matière solide.

Outre les problèmes sanitaires, nous voudrions interpeller les autorités
environnementales sur le grandiose paradoxe au sein duquel nous évoluons.
D’intenses campagnes de sensibilisation sont en effet organisées pour prôner
des économies d’énergie, « éteignons les lumières quand nous quittons la
pièce » ! Dans le même temps, des dizaines et centaines d’appareils sont
installés partout, diffusant de l’électricité dans l’air, et le plus souvent
24h sur 24 puisque la plupart des détenteurs d’une borne WI-FI ne
l’éteignent jamais.

Nous semblons bien loin, dans le chef des autorités bruxelloises, de
préoccupations environnementales et sanitaires ! Dans le futur, le Collectif
Dé-Mobilisation entend bien porter ce débat dans l’espace public.

Dès lors, nous demandons

- Que l’IBGE, organisme public, informe clairement l’opinion publique sur
le mode de calcul qu’il utilise pour mesurer les rayonnements des antennes
de téléphonie mobile.

- Un nouveau débat parlementaire sur la norme à adopter, s’il s’avère que
les motivations discutées par les parlementaires viennent d’être vidées de
leur substance par les calculs de l’IBGE. Plus précisément, nous demandons
urgemment une norme de 0,6V/m, en tout lieu et à tout moment, sans calcul
écrasant les pics d’émission.

- Aux autorités bruxelloises, nous demandons des initiatives rapides
concernant les installations de téléphonie mobile DECT et de WI-FI, pour
lesquelles il est devenu aujourd’hui impossible d’échapper aux
rayonnements. Tout individu doit pouvoir jouir de son droit à se mouvoir
dans l’espace public et à se poser dans des espaces privés sans que son
corps ne soit en permanence soumis à l’Agression de Micro-Ondes
Electromagnétiques.

Collectif Dé-Mobilisation

19 octobre 2010

retouraufilaire@gmail.com

Notes

[1Les mots exacts de Benoit Willocx, directeur du service
rayonnement à Bruxelles Environnement, au sujet du bourgmestre d’Auderghem
étaient les suivants : « Effectivement il y a des chiffres qu’il propose
qui sont différents deceux que nous avons faits, mais il ne nous a pas
communiqué la méthodologie avec laquelle il a fait ces mesures. S’il s’est
basé sur l’ancienne législation, c’est normal que les chiffres soient
différents puisque la méthodologie a complètement changé ». Il poursuit
ensuite : « Quel champ électromagnétique va-t-on rechercher ? C’est celui
qui, vraiment, touche la personne. Je prends un exemple : vous avez une
personne contre un mur et vous tirez des flèches sur cette personne, il y
a trente flèches qui vont dans le mur, il y en a dix qui sont dans la
personne... Nous on va aller mesurer ces dix flèches-là. La mesure qui
était utilisée avant, elle prenait l’ensemble, elle allait chercher les
trente flèches. Lui mesure trente, nous mesurons dix." Outre l’absurdité
de cette affirmation en regard du brouillard électromagnétique auquel nous
sommes soumis, nous pouvons souligner que la métaphore utilisée est
particulièrement inquiétante et n’est pas de nature à rassurer la
population. En effet, pour un individu normal, c’est à dire non vêtu d’une
cote de mailles métallisée, recevoir dix flèches dans le corps signifie
tout de même être un petit peu mort.

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