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Syndicalisme et acharnement d’Etat

mercredi 19 août 2009

Le président de l’USTKE* Gérard Jodar, condamné à un an de prison ferme à la suite d’un coup de force dans le cadre d’un conflit salarial, s’est exprimé le 17/08 dans une interview à Libération pour dénoncer "l’acharnement de l’Etat" à son encontre ainsi que les conditions de détention à la prison de Camp Est (Nouméa).

Répondant à des questions posées par écrit par le quotidien, Jodar déclarait notamment : "Nous sommes victimes de l’acharnement de l’Etat au travers de l’action des forces de l’ordre et du parquet de Nouméa [...] Cela fait deux fois depuis début 2008 que nous sommes chargés par plusieurs centaines de policiers et gardes mobiles, alors que nos mobilisations dans le cadre de grèves générales licites, étaient pacifiques. [...] Je n’ai jamais vu un haut commissaire [ndlr Yves Dassonville] donner des instructions aussi brutales et tenir un discours aussi radical sous prétexte de maintenir l’ordre public". Il estime que sa condamnation découle d’un procès "mené exclusivement à charge". Selon lui, "l’Etat, le patronat et la droite locale ne rêvent que d’une chose : voir l’USTKE disparaître". Il dénonce également l’attitude de la nouvelle secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Marie-Luce Penchard qui n’a "pas pris la mesure des choses. Elle est restée dans le superficiel aux côtés des ses collègues de la droite locale. C’est dommage".

Dès le lendemain de l’interview, le syndicaliste a été interdit de parloir. Même son épouse n’a pu lui rendre visite. Cécile Morescot, l’avocate de Gérard Jodar, a demandé une justification à Emmanuel Fenard, directeur de la prison. « S’exprimer depuis sa prison n’a rien d’illégal. Des détenus écrivent bien des livres », rappelle-t-elle. La demande d’aménagement de peine de Gérard Jodar introduite le 17/08 été refusée malgré un avis favorable. « Alors que toutes les autres personnes condamnées dans ce dossier en ont obtenu une, souligne l’avocate. Gérard Jodar est clairement ciblé par le parquet. »

*USTKE : Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et Exploités

Voir en ligne : Prison : quand parler à « Libération » prive de parloir

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