Mexique : destruction de la commune autonome de San Juan Copala par les paramilitaires

Le JIM propose dans son numéro 13 un article sur le soulèvement populaire à Oaxaca (sud du Mexique), qui a conduit à la création de la commune autonome de San Juan Copala, et sur la répression violente que subit depuis lors la population. L’actualité rejoint le sujet pour apporter un triste dénouement à l’histoire.

En 2006, la grève des enseignants avait cristallisé la révolte de la population d’Oaxaca face aux inégalités sociales mais aussi son espoir au travers d’un projet d’autodétermination locale. C’est ainsi qu’est née la commune autonome de San Juan Copala en 2007. Le gouvernement a répondu par une violente répression, aidé pour les sales besognes par des groupes paramilitaires. Depuis le mois de janvier 2010, la commune subissait un véritable siège [1]. Une caravane humanitaire avait été attaquée en avril 2010, causant la mort de deux observateurs internationaux.

Au moment de publier cet article, nous apprenons que la commune vient d’être complètement détruite par les paramilitaires. La destruction a eu lieu entre le 13 septembre, date à laquelle plus de 500 hommes, lourdement armés [2] ont pris la commune d’assaut et tiré sur la population, et le 23 septembre, quand les derniers survivants ont pu fuir alors que d’autres quittaient la commune dans des corbillards. Durant ces dix jours, les paramilitaires ont brûlé une centaine de maisons. Des hommes, des femmes et des enfants ont été tués, gravement blessés ou ont disparu.

L’autonomie de Copala aura donc été réprimée jusqu’au bout, jusqu’à la mort. Pour autant, la communauté autonome ne baisse pas les bras et a envoyé un communiqué appelant à la solidarité internationale.

Sources : "La Jornada", 27/09/2010, traduit par Indymedia Bruxsel, 04/10/2010 ; Bulletin urgent de la Commune autonome de San Juan Copala