Belgique : baisse des bénéfices du groupe Carrefour - le "coût" des caissières en question !

Tous les quotidiens en ont parlé, les bénéfices du groupe Carrefour ont baissé de manière spectaculaire en 2009 : 385 millions d’euros contre 1 274 millions d’euros en 2008. Une dépréciation expliquée notamment par "des charges exceptionnelles chiffrées à 1,07 milliards d’euros" [1].

L’Echo revient sur le sujet, s’interrogeant sur le fait que le numéro deux mondial de la distribution "ne trouve pas ses marques" en Belgique. A côté des explications liées aux stratégies commerciales, le journal souligne "le passif social" du groupe, relayant et titrant avec les propos de Chris Opdebeeck, directeur de Marketing Map : "Plus de 90% du personnel est syndiqué et chaque changement proposé par la direction donne lieu à des grèves. Une caissière chez Carrefour Belgique coûte 30 à 40% de plus qu’une caissière en France." [2].

C’est donc bien l’idée du nivellement par le bas de la condition des travailleurs qui, une fois de plus, est suggérée afin d’assurer aux actionnaires des profits en hausse. Rappelons qu’en Belgique, une caissière à temps plein ayant une ancienneté de 11 ans touche mensuellement 1.609,25 euros brut, soit 1.233,90 euros net. Une caissière engagée à temps partiel touche un brut de 1.103,25 euros, soit un net de 956,72 euros (chiffres 2007) [3].

Rappelons également qu’en Belgique, comme partout en Europe, une politique de réduction des cotisations sociales patronales est à l’oeuvre depuis de nombreuses années au nom de la compétitivité des entreprises. L’addition des différents cadeaux fiscaux faits aux grands groupes, notamment grâce à la "réforme" fiscale de Didier Reynders, entraine le fait que « plus de la moitié des bénéfices sont donc non taxables » [4].

L’expression "passif social" n’a pas la même signification pour tout le monde.