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Belgique : Syndicalisme - des permanents licenciés obtiennent le soutien officiel de leur "ancienne" instance syndicale

vendredi 28 janvier 2011

Le 4 septembre 2010, 5 permanents syndicaux du SETCa Bruxelles (la centrale professionnelle FGTB des employés) étaient licenciés par leur tutelle fédérale pour faute grave. Les "patrons" syndicaux de ces permanents leur reprochaient leur obstruction constante dans un dossier technique aux implications politiques et syndicales : la rénovation et l’usage futur des bâtiments du SETCa Bruxelles.

Le motif de licenciement semblait et semble toujours bien léger.

Les 5 permanents syndicaux bruxellois s’opposent à leur licenciement et réunissent régulièrement les militants devant les bureaux du SETCa pour montrer leur opposition. En parallèle, les affiliés et les délégués syndicaux du SETCa Bruxelles qui demandaient à ce que ce dossier soit examiné par la base syndicale et non par la hiérarchie se voyait opposer une fin de non recevoir. Mais il y a du neuf. Pour la première fois, l’assemblée générale du SETCa Bruxelles a pu, après de nombreux mois, faire valoir sa vision. Les 5 permanents licenciés du SETCa diffusent ce communiqué de presse, que nous reproduisons :

Communiqué - 26/1/2011

Rebondissement dans l’affaire des 5 permanents de la régionale BHV du SETCa (centrale employés de la FGTB) licenciés en septembre par la direction fédérale du SETCa.

Ce 26/1 se tenait une assemblée générale "services" du SETCa BHV. Elle réunissait les délégués SETCa des entreprises de services de la région BHV. Elle réunissait donc des délégués de tout le SETCa BHV (commerce, finances, industrie et non-marchand). Cette assemblée a exigé, contre l’avis du dirigeant fédéral présent à la réunion, de discuter de l’affaire des 5 permanents du secteur industrie, brutalement licenciés par le SETCa fédéral en septembre.

Elle a exigé d’entendre deux des permanents concernés qui distribuaient des tracts à l’entrée. Suite à leurs explications, aux questions et réponses, et après avoir entendu également des permanents soutenant la décision du fédéral, l’assemblée a adopté à l’unanimité des délégués présents (plus de 50 délégués) une motion exigeant la réintégration des permanents licenciés, en reprenant les termes du Pr. Mateo Alaluf, dans le dernier paragraphe de son article paru en Janvier dans la revue Politiques (ci-joint) :

La tutelle du Setca de BHV pourrait aussi saisir l’occasion pour régler le différent et permettre aux militants licenciés, sans perdre la face, de poursuivre leur activité syndicale. Un tel dénouement est improbable dans une entreprise privée. Il se conclut en général par le licenciement des salariés au prix d’indemnisation des victimes. La réintégration n’est-elle pas au contraire une revendication syndicale ? Ce serait l’occasion de montrer que le syndicat ne se comporte pas comme les patrons qu’il est amené à combattre et peut résoudre ses conflits sans user de brutalité. Il se sortirait ainsi grandi d’un conflit qui risquerait sinon de le ronger en profondeur. Agir de la sorte conduirait à débanaliser des pratiques de licenciement que les patrons s’efforcent précisément de banaliser.

Suite à cela, l’assemblée a continué sereinement de discuter des autres points à l’ordre du jour : l’AIP et les cahiers de revendication sectoriels.

Quand il y a de la démocratie syndicale, il y a de l’espoir.

Sources et autres d’informations sur cette question :
- communiqué des 5 permanents licenciés du 26 janvier
- le site internet des permanents licenciés : www.reintegrationnow.be
- une interview d’un des permanents licenciés (parue sur le site web de la Ligue Communiste révolutionnaire)
- une analyse de Mateo Alaluf (parue dans la revue Politique)

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