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Interview

"Non, c’est non"

Agir et ne plus subir, c’est possible !

mardi 2 mars 2010, par Christine Oisel

Régulièrement, les femmes font l’objet de remarques sur leur physique ou les vêtements qu’elles portent ; sont harcelées moralement ou sexuellement (par exemple sur leur lieu de travail) ; subissent des agressions verbales, psychologiques voire physiques plus ou moins graves. Face à cette violence masculine, elles se sentent bien souvent dépourvues. Depuis leur naissance en effet, elles sont conditionnées à être douces, jolies et polies, à ne pas se battre. Au travers des jeux "de filles" [1], elles ont appris le rôle social que l’on attend d’elles, notamment le fait de dépendre des hommes pour les défendre... contre d’autres hommes. Pas facile alors de se défendre contre les coups d’un mari violent, les remarques déplacées d’un collègue ou l’agression par un inconnu dans la rue. Pour toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire, Irene Zeilinger a publié un petit manuel d’autodéfense intitulé "Non, c’est non" [2]. Rencontre.

Irene Zeilinger est sociologue et formatrice d’auto-défense pour femmes et filles depuis 15 ans. Elle a travaillé dans différents pays dont la France, la Belgique et le Luxembourg.
Nous l’avons rencontrée à l’ASBL Garance, une association bruxelloise d’autodéfense pour femmes et filles [3] qu’elle a fondée il y a une dizaine d’années avec Anne Raymon, présente également.

Comment voyez-vous votre travail de formatrice d’auto-défense ?

Irene Zeilinger- Je le vois comme un travail d’archéologie où je dois déterrer ce qui est déjà là. Chaque personne a des instincts de survie, des réflexes pour réagir quand il y a un danger etc. Mais dans notre éducation, nous [les femmes] avons appris à ne pas utiliser ces ressources. Mon travail est de les rendre visibles et de les valoriser. Rendre aux femmes ce qui leur appartient déjà. Les femmes ne sont pas incapables de se défendre, il faut voir les recherches sur les stratégies de prévention que les femmes mettent en place : la plupart du temps ça marche très bien, même pour celles qui n’ont pas suivi de cours d’auto-défense.

Certaines femmes pensent pourtant qu’elles ne seraient pas capables de se défendre face à un agresseur.

I.Z.- Je leur poserais la question : et si vous aviez un enfant, vous pensez que vous ne seriez pas capable de le défendre s’il était agressé ? Je crois que la réponse serait différente. Cela montre à quel point cette incapacité à se défendre est construite socialement, au cours de l’éducation.

Anne Raymon- Quand dans un stage, pareille crainte est exprimée, je pose toujours cette question des enfants. Et pour défendre des gens qui leur sont chers, les gens sont prêts à tout, au pire ! Donc c’est vraiment la question de la valeur que l’on s’accorde et de l’autorisation que l’on se donne.

Stage à l’association Garance

Du côté des hommes, certains ne supportent pas l’idée que les femmes puissent se défendre toutes seules !

I.Z.- En effet, une femme qui sait se défendre provoque chez certains hommes un sentiment d’insécurité, ce qui a bien sûr un rapport avec le rôle traditionnel de l’homme protecteur : si les femmes savent se défendre toutes seules, à quoi servent-ils encore, les pauvres ? Il y a aussi dans le lot des hommes qui ont mauvaise conscience parce qu’ils savent qu’ils sont violents et qui n’aiment pas trop l’idée qu’ils risquent de ramasser des coups s’ils sont violents ! (rires) Mais à mon avis, une grande partie des hommes qui se sentent mal à l’aise ne savent tout simplement pas où est leur place ou ce qu’ils peuvent encore signifier pour les femmes. Et je trouve triste que des hommes voient leur utilité réduite à cette seule protection.

Eux aussi aussi ont un rôle construit socialement...

I.Z.- Tout à fait. D’ailleurs, cela fait pas mal d’années maintenant que je fais ce travail et quand je rencontre un homme, que ce soit dans le cadre professionnel ou dans le cadre privé, quel que soit son âge, et que je lui dis ce que je fais professionnellement, la réaction est pratiquement toujours la même : "Ah mais alors tu es très dangereuse ! Je dois faire attention à ce que je dis !". Comme si savoir se défendre nous rend forcément agressive. Pour moi, ça montre clairement qu’ils ne savent pas où se placer face à une femme qui sait se défendre. Quand un homme dit qu’il fait du jiu-jitsu, par exemple, ça correspond parfaitement à l’image de la masculinité. S’il y a discussion, ce sera sans doute parce qu’un autre fait du kung-fu et qu’ils vont discuter pendant des heures pour savoir ce qui est le mieux ! (rires) Mais il n’y a pas cette remise en question, ces sarcasmes, ce clin d’oeil que j’observe quand il s’agit de femmes.

Il y a pas mal d’idées reçues concernant l’attitude que doit avoir une femme qui est agressée. On a souvent entendu qu’une femme ferait mieux de se laisser faire, face à un viol par exemple, qu’ainsi elle risquerait moins d’être blessée ou tuée etc.

I.Z.- C’est très victorien ! (rires) C’est la reine Victoria, je crois, qui a dit qu’au lit marital, elle fermait les yeux et pensait à l’Angleterre... Ce qui est terrible, c’est que ce mythe continue alors que, depuis les années 80, il y a des enquêtes objectives et scientifiques, largement approuvées, qui contredisent cette idée. La pire des choses que l’on puisse faire, c’est ne rien faire, parce qu’alors on est sûre de subir tout ce que l’autre aura décidé de nous faire subir. Qu’importe que l’on choisisse de résister physiquement ou verbalement, de négocier ou de parler pour se rendre plus humain aux yeux de l’agresseur - chaque réaction étant plus ou moins adaptée selon le type de violence - tout marche mieux que ne rien faire.

Quand on lit les études concernant les violences faites aux femmes, on s’aperçoit que l’on s’intéresse encore trop peu à mon sens, mais quand même pas mal, à la description de ces violences (quelles sont les formes de violences, qui sont les auteurs, etc.) mais pas à ce que les femmes font en retour et si ça marche. Même dans des études menées par des chercheuses féministes, cet aspect est la plupart du temps mis sur le côté. Bien sûr la description de la violence est nécessaire, mais si on veut miser sur la prévention, il est très important de savoir ce qui marche. La plupart des statistiques que je cite dans le livre sont américaines parce que, que je sache, il n’y a pas de recherches menées en Europe sur les stratégies de prévention des femmes.

Stage à l’association Garance

Un des aspects très intéressants de votre livre, c’est le travail sur la langue. Il y a une page très amusante sur "le parler féminin" par exemple ; vous parlez également des expressions qui traduisent la culpabilité de la femme : "elle s’est fait violer" par exemple.

I.Z.- C’est quelque chose qui m’a choquée quand je suis arrivée en Belgique. J’avais déjà appris le français mais je ne connaissais pas cette construction-là. Pour moi, "faire + infinitif", ça signifiait être responsable de l’action ! [4] Donc, lors des premiers stages d’auto-défense que j’ai animés, quand une femme me disait : "Je me suis fait agresser" ou "Je me suis fait tripoter", je n’en revenais pas. Je ne sais pas si c’est parce que je suis germanophone, et que j’ai donc un autre regard sur la langue, ou parce que je suis féministe, et que donc j’ai un autre regard sur les rôles qu’on s’attribue au travers de la langue, mais ça me tient vraiment à coeur que l’on fasse attention à la manière de présenter les faits. Il faut être claire dès le début : ce n’est pas de notre faute et on n’a rien fait pour. Au mieux, on peut faire quelque chose contre.

Dans mes stages, j’attire donc l’attention sur la manière de présenter la violence. Dans le cadre de l’auto-défense verbale, j’insiste sur les formules que l’on utilise par habitude pour rendre moins important ce que l’on a à dire : "Je pense que" ou "Ce serait peut-être mieux que" au lieu de tout simplement dire : "C’est comme ça". Ou alors poser une question plutôt que d’affirmer quelque chose.

A.R. - Cela revient à mettre en doute sa propre volonté. Dire : "Je crois que je préfère" plutôt que : "Je préfère", c’est dire : "Je ne sais pas ce que je préfère", ce qui est faux bien sûr mais le discours est atténué.

I.Z.- Et ça laisse à l’autre le terrain libre pour décider à notre place !

Vous prenez également le parti de renverser le point de vue traditionnel pour parler d’une agression. Les médias, notamment, présentent en général ce qu’a fait l’agresseur, rarement ce qu’a fait la victime pour se défendre.

I.Z.- Pour nous, c’est un point très important. On parle beaucoup, notamment dans les groupes de réflexion qu’on organise avec les femmes de 55 ans et plus, des causes du sentiment d’insécurité. Cette façon de présenter les choses n’est pas le seul facteur, mais joue un rôle : l’image qu’on nous renvoie tout le temps, c’est que quand quelque chose arrive, l’agresseur est tout puissant, c’est lui qui décide ce qui se passe et la victime ne fait que subir passivement, elle n’a aucun remède. A force de lire cela, les femmes se disent que le monde est dangereux, qu’elles sont incapables d’y faire quoi que ce soit et qu’il vaut mieux s’enfermer à la maison.

A.R.- Elles intériorisent leur sentiment d’impuissance face aux hommes.

I.Z.- Il y a aussi la question du pouvoir que je donne mentalement : est-ce que je le donne à moi ou à l’autre ? Et si je veux, moi, avoir le pouvoir, je dois m’accorder le droit de faire quelque chose. Encore une fois, ne rien faire est toujours pire.

Récemment, une collègue est tombée sur un article intitulé "Comment se protéger contre des vols à la tire" dans lequel étaient présentées diverses stratégies des agresseurs, comme par exemple renverser du yahourt sur votre manteau et profiter du fait que vous vous nettoyez pour vous faire les poches. Il y a beaucoup de légendes urbaines de ce type qui sont propagées sans vérification ni questionnement réel sur leur fréquence. Dans l’article en question, contrairement à ce que le titre annonçait, il n’y avait pas une ligne sur les moyens de résister.

A.R.- Ca veut dire que, finalement, le meilleur moyen d’éviter tous les soucis, c’est d’éviter tout contact avec le monde !

I.Z.- Oui, éviter de sortir seule, d’aller dans le métro, surtout ne pas répondre à quelqu’un qui demande de l’aide, car ça pourrait être dangereux !

A.R.- Notamment s’il est étranger, par exemple...

I.Z.- Oui. Que les journaux recherchent le sensationnel pour vendre, je peux encore l’imaginer, mais ce serait tout aussi sensationnel de raconter comment une femme a cassé la gueule à un mec qui voulait l’agresser (rires) ! Or, j’observe que quand un article en parle, c’est toujours avec ironie (la super mamie qui sort son parapluie à la surprise de tout le monde), présenté comme exceptionnel voire ridicule et cela n’encourage pas les femmes à se défendre.

"Non, c’est non" est un ouvrage à l’orientation très pratique : vous décrivez les techniques qui marchent ou ne marchent pas selon les situations et les formes de violences, donnez des "trucs" pour ne pas entrer dans le jeu de l’agresseur etc. Ce n’est pas courant dans la littérature féministe.

I.Z.- Je reste souvent sur ma faim. Une des raisons pour laquelle j’ai écrit ce livre, c’est que je ne trouvais aucun livre que je pouvais recommander aux femmes qui venaient au stage pour continuer à lire et à réfléchir. Je l’ai écrit en français car on a quinze ans de retard par rapport à d’autres langues en ce qui concerne l’auto-défense féminine. En allemand, en néerlandais, en anglais, vous avez depuis des années plusieurs livres sur l’auto-défense qui expliquent très pratiquement comment faire face à une agression. Bien sûr, il y a ma touche personnelle, mais je n’ai rien inventé.

Y a-t-il des pays où les techniques d’auto-défense féminine sont enseignées plus largement, à l’école par exemple ?

I.Z.- Le paradis pour l’auto-défense, ce sont les Pays-Bas. Là-bas, l’auto-défense est intégrée dans le plan d’action national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Il y a un diplôme reconnu par le gouvernement de formateur d’auto-défense ainsi que des spécialisations - j’ai par exemple suivi une formation sur l’auto-défense des personnes avec handicap moteur. Vous avez une association professionnelle de formatrices d’auto-défense qui regroupe plus de deux-cents membres. Vous avez des stages organisés dans les écoles, dans les organisations de jeunes, dans les maisons de quartier, etc. Tout ça nous fait un peu rêver, en Belgique ! Et encore, la Belgique est plus avancée que la France en la matière.

En Belgique, ce que les partis proposent en terme de prévention des violences faites aux femmes est très faible. On est surtout dans le curatif, les maisons d’accueil, l’aide aux victimes, le travail avec les auteurs etc. Tout cela est très important, bien sûr, mais dans ce cadre, la violence a déjà eu lieu, avec tout ce qu’elle apporte comme souffrances mais également comme coûts personnels et pour la société. La prévention se traduit ici en "éducation à l’égalité". Mais ce n’est pas ça qui va aider une femme - ou un garçon - à savoir faire face à une agression.

En plus, on inculque aux enfants que l’égalité est déjà atteinte. Quand il y a un problème, on cherche toujours des raisons chez soi, on individualise complètement sans faire le lien avec le contexte social. J’observe dans nos stages "grand public" que ce sont surtout des femmes entre 30 et 40 qui viennent, c’est-à-dire des femmes qui se sont rendu compte, une fois leurs études terminées, que faire carrière, ça va beaucoup plus lentement que pour les collègues masculins, qu’après le premier ou le deuxième enfant, tout d’un coup, la distribution des tâches au sein du couple devient très inégalitaire, etc. Des femmes qui prennent conscience que, même si l’égalité est acquise légalement, dans les faits, c’est tout à fait autre chose et qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.

Recevez-vous des subsides pour votre travail ?

I.Z.- Pour le moment, nous n’avons pas de subsides récurrents pour l’emploi (ACS, Rosetta etc.). Nous avons un petit subside de la Communauté française en éducation permanente pour des frais de fonctionnement qui couvre tout juste le loyer. Dans le paysage politique belge, il y a une situation assez perverse concernant les compétences des institutions : les communautés sont responsables pour la prévention et les régions pour l’aide aux personnes. Cela signifie que les Communautés devraient investir pour que les régions économisent ! Et en Communauté française, il n’y a aucune case prévue spécifiquement pour la prévention des violences.

Nous, on est péniblement entrés dans le budget d’éducation permanente, mais on nous reproche de ne pas vraiment faire d’éducation permanente mais de la prévention, comme si c’était différent. C’est une situation difficile, frustrante et épuisante car nous devons à chaque fois adapter ou changer l’emballage pour pouvoir continuer notre projet. Nous n’avons officiellement pas le droit de continuer une action qui marche sauf si nous lui trouvons l’emballage qu’il faut. Cela met en danger la qualité du travail de prévention qui est mené en Belgique.

Propos recueillis par Christine Oisel.

"Non, c’est non" fait partie de ces livres qu’on a envie de faire circuler autour de soi.

A la fois rigoureux et pratique, rédigé dans un style très clair et accessible, ponctué d’exemples concrets, sa lecture fait franchement du bien et offre des solutions concrètes "à toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire".

Après quelques pages plus théoriques - et bien référencées - sur l’histoire de l’auto-défense, sur les types, les chiffres et les coûts de la violence faite aux femmes, on entre dans le vif du sujet avec la présentation de différentes techniques de résistance, verbales ou physiques, qui marchent ou qui ne marchent pas en fonction du type d’agression auquel on a affaire. Ici, le message est clair : la pire des choses à faire, c’est ne rien faire ! Les études chiffrées citées par Irene Zeilinger sont à ce propos très parlantes.

Un chapitre important est consacré à l’auto-défense mentale : "L’auto-défense commence dans la tête." [5] Le poids de l’éducation constitue un obstacle de taille à l’auto-défense. L’auteure évoque à cet égard un fait-divers atrocement révélateur : " En 1966, à Chicago, un certain Richard Speck entra par effraction dans une maison où habitaient des élèves infirmières. Neuf étaient présentes, huit d’entre elles sont mortes entre ses mains au cours de la soirée. Il était seul. Il n’avait pas d’arme. Il les a enfermées dans une pièce où il est venu chercher ses victimes l’une après l’autre, pour les emmener dans une autre pièce où chacune a été ligotée puis étranglée. Elles savaient qu’il voulait toutes les tuer. Elles avaient la possibilité de parler entre elles pour développer une stratégie commune. Mais pas une fois, semble-t-il, ces jeunes femmes n’ont pensé : Nous sommes plus nombreuses que lui, on ne se laissera pas faire, nous ne voulons pas mourir. Une seule a eu la présence d’esprit de se cacher sous un lit - ce fut le seul acte de résistance - et elle a survécu." [6] Les pages suivantes sont consacrées à l’analyse de cette construction mentale et à l’affirmation que les femmes ont le droit de se défendre, de poser les limites, de chercher des alternatives.

L’auto-défense verbale constitue bien sûr une autre partie importante de l’ouvrage. Ici, les femmes sont invitées à prendre conscience du "parler féminin", construit au cours de l’éducation, véritable obstacle à la défense féminine. Une page très intéressante est ainsi consacrée à ce que les femmes veulent dire (par exemple : "Tu es trop près, recule") ; ce que les femmes disent ("J’ai l’impression que tu t’approches un peu trop") et ce que les agresseurs entendent ("Je ne suis pas sûre que tu sois vraiment trop près et le fait que tu sois trop près n’a aucune conséquence et tu ne dois rien changer") [7]. Quelques techniques simples, comme par exemple celle du disque rayé [8], ou celle des trois phrases [9], quelques rappels salutaires [10] et nous voilà gonflées à bloc et prêtes à faire face aux agressions simples qui nous énervent quotidiennement : depuis le crétin qui nous siffle dans la rue jusqu’au collègue qui se permet des allusions sexuelles.

Impossible de rendre compte de toute la richesse de ce petit livre en trois volumes. Le mieux, c’est de le lire et de le faire circuler ! (Il est possible de le télécharger sur internet : http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=60) Et bien sûr, rien ne remplace la pratique. C’est pourquoi l’ouvrage constitue également une invitation à participer aux stages.

Alors, toutes debout ! Et répétez après moi : "NON, C’EST NON !"

Christine Oisel.

Notes

[1Lire à ce propos : "Le jouet, outil de reproduction sociale", JIM n°4.

[2Editions Zones, 2008.

[4En effet, pour la grammaire, la construction "se faire + infinitif" peut avoir un sens passif ou actif et insiste sur la responsabilité du sujet (Voir Delatour, Jennepin et alii, Grammaire du français, Paris, Hachette, 1991, pp.29-30).

[5Vol. 1, p.43

[6Vol.1, p.44

[7Vol.2, p.24

[8Lui : Bonjour Mademoiselle, vous avez de beaux yeux, vous savez ! ; Vous : ça ne m’intéresse pas ; Lui : Comment ça, je vous fais un compliment et vous répondez comme ça ? ; Vous : ça ne m’intéresse pas ; Lui : Allez, ne soyez pas comme ça, souriez un peu ! ; Vous : ça ne m’intéresse pas ; Lui : Quoi, vous voulez tirer la gueule ? Ca me fait mal au coeur ! ; Vous : ça ne m’intéresse pas ; Lui : Ne soyez pas si froide avec moi, vous devriez être contente que je m’intéresse à vous ; Vous : ça ne m’intéresse pas ; Lui : Tu sais dire autre chose ?T’es un perroquet ? ; Vous : ça ne m’intéresse pas ; Lui : Va te faire foutre, espèce de salope ! ; Vous : ça ne m’intéresse pas" (Vol.2, p.31.

[9Un : je décris le comportement de l’agresseur : Monsieur, vous avez vos mains sur mes fesses ; deux : je décris le sentiment que ce comportement provoque chez moi : Je n’aime pas ça / ça m’énerve / je ne suis pas d’accord ; trois : je fais une demande claire et concrète : Arrêtez immédiatement / Enlevez votre main de là tout de suite. Voir vol.2, pp.46-49.

[10Une femme a le droit de poser les limites, d’être impolie, de refuser de rentrer dans le jeu de son agresseur etc.

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